samedi 9 novembre 2013

Sleepy Hollow: "And you are..Tall, Dark and English?"


http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19511630&cserie=11271.html
Trailer ici!

Et si on faisait comme tout le monde. Si on parlait la nouvelle série de la fox ?
Si on étudiait pourquoi elle plaît tant ?
ICHABOD CRANE.
Quoi ?
Ben, elle plaît parce que Ichabod Crane ou Tom Mison qui l'interprète, si tu préfères . C'est tout. Comme tous les shows qui font fureur immédiatement,  il repose sur un rôle principal, généralement masculin (ne prenons pas de risque, une femme c'est dur à écrire) à la fois beau, héroïque et suffisamment hors norme pour titiller notre....curiosité...(ahem).

Pas vrai?

Bref : Sleepy Hollow est diffusé depuis le 16 septembre sur la Fox et remporte un franc succès. Et quand je dis franc, je suis ultra sérieuse, c'est l'un des meilleurs démarrages de tous les temps pour la chaîne en perte de vitesse.

Vous avez le film de Tim Burton en tête ? Johnny Depp avec ses cicatrices sur la main et ses outils de chirurgie, Ricci encore gamine en robe à rayures, Christopher Walken qui perd la tête ?
Jetez-moi tout ça. On prend que la quintessence du mythe et on l'adapte ici au besoin de la consommation de masse.

Donc : Ichabod Crane, valeureux soldat de la guerre d'indépendance américaine reçoit l'ordre de s'occuper personnellement d'un tunique rouge tout droit sorti d'un  film d'horreur. Au cours de leur dernière altercation, Crane décapite le monsieur....qui « survit » à son traitement et blesse mortellement notre héros. Game over!
Sauf que... L'anglais transfuge qui reposait en paix se voit soudainement ressuscité de nos jours afin d’empêcher le cavalier sans tête, lui même de retour, de déchaîner les enfers. Telle sera sa  mission divine!

Non, je ne plaisante pas, c'est le pitch.
Dans cette quête mystico-fantastico-biblique, il est accompagné du Lieutenant « Leftenant » Abbie Mills, sorte de joli-minois-faire-valoir-officier de police de série américaine. (Avec un passé difficile qu'elle surmontera, bien entendu).

La série est un amalgame géant de toutes les légendes urbaines "made in USA" auxquelles les auteurs ont pu penser, se remémorant ainsi leurs discussions dans la cour d’école sur l’épisode de « Fais-moi peur !» de la veille.
C’est barré ! Juste incroyablement facile, ça ose dans le bon comme dans le vraiment médiocre, ça empile souvent  les clichés et manque radicalement de cohésion.
C'est aussi parfois furieusement bien pensant.
Mais, pour tout vous dire, ça garde un certain charme parce qu’en plus d’être tout cela, ça s’assume comme tel.
Partant de là, notre petite chose capable de tout peut aller dans deux sens :
  • Elle peut continuer sur ce chemin, prendre un rythme véritable, faire de ces moments où on lève les yeux aux ciel sa marque de fabrique, comme le fit Supernatural  à ses débuts... (à qui elle fait de belles œillades, par moments.)
  • ...Ou alors s’enfoncer dans le pitoyable, continuer d’offrir des fausses pistes stupides, présenter et tuer stupidement un casting de seconds rôles hébétés (d’aucuns se demanderont ce qu’il est advenu de l'adjoint Brooks …) et finir par être annulée.


Au fond, il y a peu de chances, disons dans l’immédiat, pour cette seconde possibilité car, comme dit plus haut, quand vous avez un personnage comme Crane, quand il est  interprété par un acteur qui s’amuse comme un petit fou, quand vous avez un pléiade d’écrivains qui adorent les anachronismes et en truffent les épisodes…et bien…ça se savoure par petites touches d’une joyeuseté inattendue.
Nous citerons, par exemple, les aventures d’Ike sous la douche, face à du plastique, qui s’énerve sur les taxes, allume et éteint les lampes, se fascine pour les vitres électriques, ou découvre le base ball…

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Non seulement, le gars est dans la meilleure situation scénaristique qui soit : celle de charmant prince d’un autre âge à l’humour grinçant, mais en plus, avec sa gueule d’ange et ses yeux clairs…on lui donnerait…vous savez…

A peu près tout le véritable fun est concentré sur sa personne. Depuis ses petits sourires jusqu’à sa tendance très « vieux jeu » qui déclenche immédiatement une hilarité indulgente.

Partant du principe «Qu’en plus il est anglais», ce qui l’autorise à être totalement bizarre, un brin poète damné, noble de souche et intellectuellement supérieur à ses congénères, on peut dire qu’il s’agit du seul et unique personnage abouti de la série. Mais tant qu’il le restera, il y aura des moments de plaisir à glaner.

Les répliques et dialogues s’en sortent du coup avec les honneurs, pourvu qu’il en fasse partie.

Comme tout l’intérêt est de découvrir son passé (et incidemment celui de sa némésis décapitée), la série en devient un peu meilleure, si tant est qu’on ne regarde pas trop dans le détail.



Rappelons quand même un autre point : parfois, dans son énormité, ses belles grosses ficelles, ses conclusions enfoncées dans votre gorge avec les doigts, la série réussit quelques moments d’action pas mauvais et quelques "characters design" pas si nuls: je pense à la version horrifique du marchand de sable ou au rituel de « récupération » de son corps par la sorcière, et bien sûr au cavalier sans tête avec sa tenue rouge et sa hache…mais sans son pseudo cheval de l’enfer!.

Enter Sandman...
(Elle était facile, je le concède)



La « WTF factory » :
Sleepy Hollow est une série où l’on peut voir :

  • Un cavalier sans tête armé d’un fusil à pompe et bardé de munitions !
  • Une réécriture 100% « no shame » des événements de la guerre d’indépendance américaine.
  • Un héros qui refuse de se changer…depuis 250 ans ! (Ce qui permet de dire qu'il vit dans ses habits de funérailles).
  • La plus grand histoire d'amour jamais racontée à la hotline de l'assistance technique d'une voiture.
  • Deux personnages principaux qui acceptent l’incohérence des faits en se justifiant via la Bible. (Parce qu’on sait que ce type de comportement n’est absolument pas enclin à légitimer des actions indicibles et des raccourcis intellectuels monstrueux.)
  • Une sorcière qui ne sert absolument à rien et dont le jeu est plus pitoyable que celui de l’épouse de Spartacus, ô combien chère à l’une de nos lectrices.
  • Un générique digne d'élèves de 6ème en atelier découverte d’infographie.
  • Une interversion de casting plutôt flagrante entre les deux actrices qui jouent les sœurs Mills.
  • Un vent  magique qui ne souffle QUE dans les cheveux du bel Ichabod. Pas des autres, ces gueux.


Sleepy Hollow 1, Logique 0.
Drac.

5 commentaires:

  1. Il faut brûler la sorcière !!! Et la femme de Spartacus!!!!

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    1. C'était un fait, je devais mentionner que oui, il y a parfois pire que la femme de Spartacus...
      Aussi pénible que cela puisse être à entendre! ( Et voir!! Oh la pauvre quand même!!)

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  2. looool Nathy !

    Je n'ai vu que le pilot de la série. C'est typiquement le genre de celle qui me pose un gros dilemme : j'ai envie de la regarder car le héros est sympa mais son associée sert tellement à rien que je passe presque autant de temps à savourer le premier qu'à détester la seconde ... Du coup, je zappe avec regret !

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  3. C'est sûr ce n'est pas la série de l'année, mais Ichabod est tellement drôle que je suis en me demandant ce que ça va donner :)

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