jeudi 20 mars 2014

From Dusk Till Dawn: The Series.

«Votre attention, bikers et camionneurs du Texas, amateurs de strip-teaseuses infernales, le Titty Twister réouvre ses portes pour une toute dernière et longue nuit de dix épisodes.. Accès... uniquement From Dusk Till Dawn!»

Trailer un peu spoiler, si vous voulez mon avis!
Cliquez-moi pour le trailer! Attention, spoilers.
*Rythme entêtant*
*Déhanché diabolique de Salma Hayek*
"Fallin' Fallin'
Through the floor
I'm knockin' on
The Devil's door!"


18 ans après son cultissime film, Rodriguez (Desperado, Machete, The Faculty, Planète Terreur) ressuscite les Gecko's Brothers, Satanico, Sex Machine et les autres pour nouveau un rodéo fantastico-horrifique plutôt cheesy et rien que pour le plaisir.

C'est la chaîne El Rey (tiens, donc..) qui finance et ça a un goût intemporel de répliques bien senties et d'action gore 100% gratuite.
« If we don't got it, you don't want it ! »

Légers spoilers obligatoires pour que vous compreniez. Hum..pour ceux qui ont vu le film, allez-y sans problème. 


Mais si, souvenez-vous, "From Dusk Till Dawn" ou « Une nuit en enfer», c'est ce truc schizophrène, mi action-polar de série B, mi-hommage aux pires (donc aux meilleurs) Grindhouses fantastiques de la grande époque, sorti en 1996.

C'est l'histoire de deux frères criminels en fuite à la frontière mexicaine qui se retrouvent à affronter les forces sanguinaires du Mal dans un bordel au nom mythique «Le Titty Twister».
Malheureusement rencontrée en chemin, la famille bien-comme-il-faut des Fuller se retrouve elle aussi précipitée aux portes de l'enfer. Kate, Scott et leur père, Jacob s'associent donc aux survivants piègés dans le bâtiment. Seul mot d'ordre : Survivre jusqu'à l'aube quoi qu'il en coûte.


Le film, qui balance volontiers entre le road movie et l'horreur sanguinolente prend tout à la légère, joue la carte du 2nd degrés à fond (sans être tant une parodie qu'un gros craquage entre potes) et s'avère être, pour les amateurs du genre, une référence.

Tourné par Rodriguez mais écrit (et interprété) par Tarantino, son ami de toujours, cet hybride déjanté rassemble quand même quelques noms prestigieux : Georges Clooney, Harvey Keitel, Salma Hayek et Danny Trejo, notamment.


Autant le dire de suite : Si vous n'êtes pas du genre à adhérer à la surenchère ordurière et au sang tomato-ketchup déversé par mètres cubes entiers, vous allez détester.



Ce qui est dommage car vous rateriez parmi les meilleures répliques jamais balancées dans un club de strip tease ou dans un camping car! Sans compter un monologue effarant sur le Vietnam!

A ce que j'ai vu, la série se lance exactement sur les même traces puisqu'il s'agit littéralement d'une reprise, parfois plan par plan et mot pour mot de l'oeuvre originale.
Ok, ça sent le succédané parce que, avouons-le tout de suite, ce ne sera jamais aussi décalé que l'original ni même une série à suivre, connaître et vénérer jusqu'à la fin de ses jours. 

Mais: filtres de couleur jaunissants, ambiance moite, discours interminables, remarques à l'ouest, sueur, poudre à canon, coin perdu, bombasses peu farouches, ralentis et flash-backs sont au menu. Jusqu'à maintenant, sans être de haut niveau, l'ensemble ultra "pulp" est respecté autant que faire se peut.

Comme dit pour Banshee, amateurs de réalisme nerveux et de complots profonds, passez votre chemin!!

Une table, cinq verres à shot, une bouteille de "hooch"et un lap dance mordant pour les autres!

Ce reboot commence donc par un pilote entièrement dédié aux Geckos Brothers, nos anti-héros, tout juste en cavale à la suite d'un casse plus ou moins réussi. Oui, ils sont en possession d'une belle somme d'argent liquide qui doit assurer leurs jours derrière la frontière mexicaine mais la moitié des Etats Unis est à leur recherche car le braquage s'est soldé par un joli massacre.
Tandis qu'il s'arrêtent pour faire le plein de vivres dans un drugstore perdu du Texas, le shérif  du coin  est pris d'une idée similaire...(Don Johnson!!)

-"Seth! Seth! Dis-moi que tu es toujours tatoué!"
une fan désirant rester anonyme.

D.J Cotrona reprend ici le rôle de Seth, le grand frère criminel de carrière, badass et sexy, que tenait avec brio Georges Clooney.
S'il s'en sort très bien avec son «Everybody be cool. YOU. Be. Cool.», je ne suis pas encore convaincue du charisme de cet inconnu un peu lisse. Il faut dire que le Seth de 1996 dégageait tellement de «coolitude» que se sont de bien grandes chaussures que cet homme essaie d'enfiler aujourd'hui. Il lui manque ces petits tics et sourires qui rendaient le Seth de Clooney parfaitement sympathique en dépit de la pourriture qu'il est en réalité.

Vous en penserez ce que vous voulez mais
moi, cette scène, je l'aime vraiment beaucoup
Remarque qui s'évapore totalement quant à la reprise du rôle de son cadet, le très perturbé et obsédé sexuel à lunettes, Richie.
D'abord interprété par un angoissant Tarantino, il est ici joué  par un autre pur inconnu (à moins que vous l'ayez repéré dans «The perks of being a wallflower»).

Zane Hotlz profite des 40 premières minutes pour voler irrémédiablement le show à son frère.

Plus bavard, plus mature et plus confiant que son ancienne version mais non moins assailli de visions obscènes et inquiètantes, il va rapidemment se révéler un de mes préférés, j'en suis sûre.
Rien que dans le pilote, vous avez:
Le rouleau d’adhésif, le ralenti de fou quand il se rapproche des filles (prouvant ainsi qu'il est aussi le préféré de Rodriguez), le look général «Four Eyes, No Soul» et ceci :

"They shot fir...
-Shut, up Richard!!"

Les interactions entre les deux frères sont à nouveau l'un des ressorts comiques les plus appréciables: sérieusement, sans hurler de rire à chaque minute, on passe un moment hyper fun avec les Gecko en pleine "Hostage Situation".
Dans le doute, il vérifie!


A savoir que Seth essaie de calmer son taré de frère et n'y parvient pas forcément tandis que Richie s'enfonce lentement dans la folie meurtrière bien malsaine. (Vous pouvez relever le pléonasme.)

La série n'est pas encore arrivée au développement fantastique du film et pourrait même y mettre un certain  temps vu la construction initiale choisie par Rodriguez.
On se consolera de ne pas voir de hordes de vampires en se rappelant que l'épisode 7 de cette saison s'intitule «Pandémonium» et en relevant les nombreuses allusions faites à la fois dans l'ouverture de la série et dans les visions de Richie.

Satanico, dont voici un simple aperçu, est jouée par la superbe
Eiza Gonzalez.

La série fait clairement part de son ambition d'étendre l'univers crée il y a près d'une vingtaine d'années. Réponse logique à l'étirement presque impossible d'un film de deux heures sur toute une saison, vous me direz.
Sans même évoquer la question d'une quelconque longévité du tv-show, une inquiétude générale pèse sur l’intérêt de s'envoyer des heures de développements inutiles avant de voir l'ombre d'un mort vivant. Je m'y joins, évidemment.

Au rayon nouveautés, le pilote, entièrement localisé dans le drugstore, présente un adjoint du shérif (Freddie Gonzalez joué par Jesse Garcia) à la quête de vengeance complètement exagérée mais plutôt bien amenée et un cartel "personnifié" en un individu à surveiller, «Carlos» qui était à peine présent dans le film de 1996. (Wilder Valderrama)


Autre chose, notre cher cinglé de Richie est ici apparemment prit d'hallucinations mystiques et non plus seulement déclenchées par ses pulsions sexuelles.
Je ne sais toujours pas si c'est une addition de type «prophétique» que j'aime, elle colle assez bien mais..J'aime mes hommes juste désaxés!

Boum! 45 minutes sur les 10 premières du film sont passées. Et c'est pas du tout désagréable.

Le second épisode confirme la donne de départ. A force d'en rajouter, on trouverait ça presque dilué. Il semble moins vitaminé et la réalisation, toujours assurée par Rodriguez lui même, est plus linéaire...ce qui ne m'enthousiasme pas.
Mais on a droit au braquage et quelques explications bien senties entre les deux frères, ce dont nous prive le film en allant à l'essentiel...non?

La série introduit aussi habilement la famille Fuller, partie, non plus tout à fait, en quête d'un temps de répit après le décès de la mère, mais plus vers une fuite en avant.



Côté casting, rien à dire: Jacob, le père, est interprété par Robert Patrick (Terminator II, X files, True Blood, Walk the Line)  et remplace sans problème Harvey Keitel en papa vaguement dépressif qui se donne une dernière chance.
Kate (Intéressante Madison Davenport) et Scott (Brandon Soo Hoo) ont subi une petite mise au goût du jour: Il est geek et elle est amatrice de portable qu'elle utilise pour rester en lien avec son chéri, là bas, à la maison.

Je suis parfaitement d'accord avec ça, et j'encourage les auteurs à bien travailler les liens de cette famille, somme toute ordinaire, qui va bientôt croiser la route des Geckos.
Comme pour le film, j'attends beaucoup de Kate et Jacob, qui semblent bien partis tant vis à vis l'un de l'autre que de l'histoire.


Une dernière chose...les vampires de la série semblent avoir vaguement changés de nature, ce que je n'approuve pas vraiment mais, encore une fois, il faut sans doute leur rajouter un peu de corps et de logique pour les faire survivre à cette longue traversée. Peut-être aurons-nous droit à quelques origines et légendes Mayas-Aztèques-Incas?

Vous vous souvenez quand Seth était
le plus séduisant des deux?

Pour tout vous dire, il me tarde de voir la suite même si j'ai peur de me mettre rapidement à grincer des dents. (Comme Richie!!)
Un peu plus de phrases chocs, un peu moins de parlotte sérieuse et on devrait avoir de quoi regarder un bon divertissement au parfum de Corona tièdie.
Évidemment une série sera toujours plus soft que son œuvre pilote mais il faudrait pas nous priver de tout le plaisir!

Un seul espoir: Surtout ne pas se calmer, les gars! On est venu pour voir du délire et de l'hémoglobine, alors lâchez-vous!
L'adjoint du shérif confond l'aîné
et le cadet
ou est-ce nous,
depuis tout ce temps?
Drac.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire